Saturday, October 6, 2012

La Robe Noire


Mathilde est une jeune fille de 15 ans effrayée pas son existence. Elle à peur de son présent a peur de son futur et par-dessus tout, a peur de son passé. Il y a deux ans, elle perdit son père…
            C’est une journée pluvieuse, les cieux pleurent toutes leurs larmes pour le père de cette jeune fille de 13 ans. Portant un bouquet de lys blancs entre ses mains, l’enfant s’avance lentement vers ce trou rectangulaire ou il vient d’y être déposé une boite ébène. La fille baisse lentement la tête vers le tombeau ou y repose en paix son paternel. Des larmes argentées se mettent à tomber de ses yeux azurs et par une main maladroite, elle essuie ces gouttes sur sa joue. Avant de lancer les fleurs vers le tombeau, la jeune fille prononce quelques mots incompréhensibles pour sa mère et les autres personnes présentes à l’enterrement. Mathilde lance le bouquet dans la tombe et se retourne pour regagner sa place, les yeux posés sur le sol. La jeune fille s’apprête à se retourner, mais ne peux supporter de voir le tombeau de son père. Elle se met alors à courir, courir droit devant elle, sans jamais se retourner, elle n’entend plus les cris de sa mère pour la faire revenir, elle ne voit que le chemin qui la délivre à chaque pas, de ce poids imposant, elle n’entend que le son du vent qui hurle dans ses oreilles, elle ne sens que le froid qui brûle son visage. Les larmes qu’elle ne retient plus gèlent en tombant de ses joues froides. Elle court, elle fuit, elle pleure. Jusqu’à ce que sa fuite soit percutée par quelque chose, qui la sauvera. Mathilde se relève durement pour faire face à ce qui l’a stoppé et, frappée par sa beauté, contemple un jeune garçon au yeux bleus océan. Mathilde voit en ces yeux, un monde, autre que le sien. Elle se met alors pour la première fois depuis longtemps, à sourire.
            Aujourd’hui, elle perd un ami. Son seul ami, son meilleur ami, celui qui la tenait vivante depuis deux ans, elle porte cette même robe qu’elle portait lors de leur rencontre, mais ce qu’elle porte dans les mains, cet album photo, ce sont leurs souvenirs, à tous les deux, en mémoire de leur amitié. Mathilde est femme à présent, elle a grandit, même si elle ne le dépassait pas, elle parvenait en se mettant sur la pointe des pieds, à hisser son regard à sa hauteur. Elle parvenait à l’enlacer des ses bras, elle parvenait parfois à le frapper sur la tête. Mathilde avait toujours eue cet affection pour lui, trop fort pour que ce soit une simple amitié, mais trop peu, pour que ce soit de l’amour, plus forts sont les sentiments, plus forte sera la souffrance à la perte de cet être cher. Aujourd’hui, Mathilde est dans un état second, elle ne peut parler, elle ne peut bouger. Et lorsque c’est à son tour d’offrir au défunt un cadeau d’adieu, la jeune femme se défile, sombre à terre et pleure, encore une fois. Au bout d’une dizaine de minutes Mathilde se ressaisit, offre son album au jeune homme, puis s’en va, digne, droite, mais sans retenir l’eau de ses yeux bleus.
            Nous serons le 7 Juillet 2013, Jeanne Sorbin fait ses adieux à un être cher. Cette femme n’a jamais réellement réussit à communiquer avec cette personne. Cet être était beaucoup plus proche avec monsieur Marc Sorbin. Cet être n’a fait que souffrir durant son existence, cet être sera bien plus heureux là-haut. Avec les gens qu’il aime, cet enfant, n’était pas destiné à vivre parmi les vivant. Dès la naissance, il était d’un autre monde. Malgré les quelques heureux moments, malgré l’amour qu’il donnait et recevait…
Aujourd’hui, cette femme, cette mère, fait son dernier adieu à sa fille.
La défunte porte cette même robe noire qu’elle porta à l’enterrement de son père, à l’enterrement de son meilleur ami.  
Cette défunte, c’est notre Mathilde.     

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